Les
salons du bien-être des riches ne sont pas ceux du mal-être des
pauvres. On y a de l'argent à dépenser. La technicienne de surface
qui se lève à 5 heures tous les matins même le dimanche et qui
n'en a pas, n'a pas droit au bonheur. C'est, dit-on dans ces salons où
règne tout sauf la compassion et le sens commun, son ''karma'' : elle était riche, belle et méchante dans une vie antérieure, la voilà pauvre, laide et esclavagée dans celle-ci. Qu'elle ne s'en prenne qu'à elle-même !
''On''
se faufile entre les grigris, les talismans, les eaux bénites, les
ionisées, les livres qui dévoilent la vérité, toute la vérité,
les tarifs ttc des stages pour la réfection de sa santé mentale, les
mystères de la mort, les cristaux magiques, les essences à tout
faire, les herbes à dormir debout, les rituels de soin pour
calebasses mal agencées. On goûte à tout, on achète tout, on ne
fait pas la fine bouche, on a les moyens de s'acheter quelques
morceaux de bonheur supplémentaires. On cherche la sagesse et la
sérénité qu'on est prêt à payer cash. Mais, si on les cherche
encore, c'est que l'on ne les a toujours pas trouvées. On ne paye
pas pour engranger du bonheur mais pour exorciser la peur du malheur.
La stratégie consiste à tenir l'acheteur en alerte pour ne pas
rater la dernière recette du bonheur en gélule aux salons du
bien-être des riches qui ne sont pas ceux du mal-être des pauvres.
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